« Ma mère est malade, je dois rentrer »

Plus de 40%. Voilà le taux d’Irakiens parmi les candidats au retour volontaire en 2016. Fedasil, l’Organisation Internationale de la Migration (OIM), Caritas… Tous sont d’accords pour dire que cette communauté est la plus importante à vouloir rentrer et fuir l’Europe depuis le début de l’année 2016. Leur raison ? « Ma mère est malade, je dois rentrer ». La plupart évoquent ainsi un parent malade, une mère souffrante, et refusent d’attendre plus longtemps car livrés à eux-mêmes. On ne peut s’empêcher également de penser aux délais des procédures, de plus en plus longs depuis quelques années (passant de plusieurs mois à plusieurs années), ainsi qu’à un accueil européen des plus mitigé. Pour rappel, cette vague de migration, jamais vue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a fait des millions de déplacés et a ainsi montré l’abandon de tout droit fondamental aux dépens de la barbarie la plus abjecte.

C’est pourtant chez nous qu’ils ont décidé de venir, dans cette Europe florissante et pleine de promesses à leurs yeux, loin des massacres et de la misère qui règnent dans leur pays depuis des années maintenant. C’est cette volonté de survie qui les a poussé à braver ce périple vers l’Europe. Pourtant, nombreux sont ceux qui auraient préféré rester chez eux et continuer à vivre leur vie proche de leurs familles et amis. On ne peut donc s’empêcher d’imaginer la déception de certains une fois ici, et de penser que la réponse apportée à leurs problèmes est à revoir de toute urgence. Qui aurait pensé que les candidats au retour volontaire soient si nombreux ? L’accord UE-Turquie montre bien que l’Europe tente de s’acheter une bonne conscience, quelque soit le prix, au détriment de millions de migrants ayant pour seul « défaut » de vouloir vivre. J’en veux aussi pour preuve la désormais célèbre lettre de M. Théo Francken, Secrétaire d’État de l’Asile et de la Migration en Belgique, ordonnant aux migrants de ne pas venir car la Belgique n’aurait soit disant plus aucune ressource pour les aider.

Comment ne pas s’offusquer d’un tel traitement alors que c’est justement directement vers nous que ces personnes se sont tournées afin de chercher de l’aide ? Il n’y a pas si longtemps de ça c’était nous qui tentions de fuir la guerre qui faisait rage… Il semble que les dirigeants européens aient la mémoire plus courte qu’ailleurs.

Moïse Medallel

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