Sois mon ami

« Sois mon ami – Be my Buddy » est un projet né au sein de la Plateforme Citoyenne à la fin de l’année 2015 dont le but est de créer des tandems amicaux entre des nouveaux arrivants et des locaux.


Notre premier contact avec « Sois mon ami » a été la page Facebook du projet. Ce projet étant né au sein de la Plateforme de soutien aux réfugiés, certaines d’entre nous en avait eu vent et nous étions toutes sûres que nous tenions là un bon sujet. La rencontre avec Sophie Keres, la coordinatrice du projet, a fini de nous convaincre. Cette jeune étudiante en master complémentaire de droit à l’ULB est l’exemple type d’une jeunesse engagée et déterminée à changer les choses.

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Sophie Keres, la coordinatrice du projet « Sois mon ami – Be my Buddy » -photo prise par Sophie Keres-

Séduites d’abord par son enthousiasme, les autres aspects de « Sois mon ami » n’ont pas trainé à compléter notre désir de nous concentrer sur ce projet. En effet, l’organisation étant de taille modeste, cela nous permettait une vision d’ensemble et un contact facilité avec les différents intervenants du projet. De plus, contrairement à d’autres mouvements nés de la Plateforme, celui-ci bénéficiait d’une structure claire, indispensable à la bonne réalisation de notre enquête. Enfin, plus pragmatiquement, le projet étant situé à Bruxelles, les participants semblaient plus facilement accessibles.

Au-delà de ces éléments, c’est avant tout le concept même de ce projet qui nous a donné l’envie de nous investir dans cette étude. Si bien que plusieurs d’entre nous souhaitons prendre part à cette initiative citoyenne une fois notre recherche terminée. Par ailleurs, ce programme étant assez jeune -il date de la fin de l’année 2015-, notre étude pouvait potentiellement être une aide pour Sophie, qui à travers nos enquêtes a pu dresser un profil-type des adhérents, mettre le doigt sur les limites principales du projet ou encore connaître les attentes des participants. Notre étude devenait ainsi d’autant plus intéressante qu’elle allait potentiellement pouvoir aider au développement de ce jeune projet au grand potentiel.

Un exemple des réponses obtenues dans notre questionnaire en ligne -photo prise du questionnaire mis en place sur Google Forms-

Qu’est ce qui nous a plu dans l’initiative « Sois mon ami » ? Avant tout, la promotion d’une relation égalitaire et horizontale entre les nouveaux arrivants et les locaux. Le nom du programme annonce la couleur : l’objectif est de créer un échange qui débouchera éventuellement sur une amitié. Avec un tel objectif, ce programme travaille au-delà de l’aspect administratif de l’intégration pour se concentrer sur l’aspect social, indispensable à la mise en relation de deux communautés qui parfois ont bien du mal à se mélanger dans notre société belge. Ce programme permet ainsi de briser les barrières culturelles, linguistiques ou encore imaginaires qui freinent les locaux à aller vers ces nouveaux arrivants, et inversement. Enfin, ce programme offre autant aux nouveaux arrivants qu’aux locaux la possibilité de sortir de leurs rôles respectifs d’aidés et d’aidants.

C’est avec toutes ces idées que nous nous sommes lancées dans cette étude, en tentant de répondre à une problématique principale autour de laquelle s’est structurée notre recherche : Ce programme se différencie-t-il vraiment des autres programmes de soutien aux réfugiés par le rôle qu’il offre aux deux parties ? Echappe-t-il à la logique « aidant-aidé » ? Les deux participants au tandem voient-ils réellement leur échange sur un pied d’égalité ?

Nous avons cherché à répondre à ces questionnements via des entretiens semi-directifs et deux questionnaires diffusés en ligne, un destiné aux locaux (en français et anglais), et un destiné aux réfugiés (en anglais et arabe classique). Les entretiens comme les questionnaires avaient pour but de mettre en avant la façon dont le participant voyait son tandem, et quelles attentes il avait quant à ce tandem. Les entretiens avec les locaux et les réfugiés ont permis une approche plus nuancée. Néanmoins, la taille modeste du programme « Sois mon ami » a aussi représenté une limite à notre recherche scientifique étant donné la difficulté de mobiliser un échantillon représentatif.

Hussein, un des participants à « Sois mon ami » -photo prise par Hussein-

Marion Alarcia, Léa Cavignaux, Joséphine de Tonnac, Veronica Lari, Sara Patrone et Camille Van Durme.