Un point de vue québécois

Une enquête n’est jamais simple, les refus sont nombreux et le temps presse…

Heureusement j’ai pu compter sur mes contacts pour récolter une dizaine de questionnaires. Grâce à eux, j’ai pu discuter avec eux et leur donner le questionnaire que mon équipe et moi-même avons préparé. Ils m’ont ensuite donné d’autres contacts et voilà que l’enquête avance !

Lors de mon enquête de terrain, j’ai eu la chance de rencontrer différentes personnes qui ont des vécus et des expériences touchant l’immigration. J’avais un intérêt particulier à entendre ce que les personnes qui vivent l’immigration au quotidien avaient à partager, car je vis moi aussi l’immigration au quotidien, mais d’une toute autre façon. Je suis fille d’immigrant, mon père étant d’origine africaine, et je vis actuellement en Belgique alors que je suis française. Lors de mes rencontres, j’ai fait la connaissance d’un jeune homme québécois d’origine libanaise qui était de passage sur Bruxelles pour quelques mois afin de visiter ma colocataire qui est aussi québécoise. Ce jeune homme m’a tout particulièrement impressionnée. Alors que je m’attendais à passer simplement du bon temps entre amis, j’ai eu le plaisir d’en apprendre plus sur ses activités auprès des réfugiés syriens arrivant à Montréal et de découvrir son monde où les valeurs d’entraide, de générosité et de compassion sont les mots d’ordre. Ce jeune homme a commencé à aider les réfugiés arrivant au Québec en offrant des services de traduction de l’arabe vers le français et du français vers l’arabe. Alors qu’il était de passage sur Bruxelles pour quelques mois, il a pris l’initiative personnelle de continuer son engagement en proposant son aide à différents organismes qui parrainent des réfugiés. Cette rencontre m’a personnellement inspiré, car j’ai réalisé que l’engagement personnel d’une personne n’est jamais impossible. Si une personne a un réel désir et une motivation d’aider un groupe d’individus tels les réfugiés, rien ne l’en empêchera. Ce jeune homme a décidé que l’aide qu’il peut apporter aux réfugiés et la différence qu’il peut faire ne s’arrêterait pas parce qu’il changeait de pays et même de continent pour quelques mois. Malgré qu’il ne connaissait pas la communauté arabe de Bruxelles comme il connaît celle de Montréal, bien qu’il n’avait aucun contact dans le domaine ici, il a réussi à continuer son implication grâce à sa motivation. Il a décidé de mettre cette aide au centre de sa vie et a adapté son mode de vie en conséquence. Enfin, ce qui est d’autant plus impressionnant, est qu’aujourd’hui, alors qu’il est de retour à Montréal, il a ouvert sa propre entreprise de traduction. Son expérience en tant qu’interprète pour réfugiés a directement influencé son choix de carrière. Je suis toujours en contact avec lui. Il m’apprend encore beaucoup sur l’aide entre peuples et me rappelle qu’il est toujours possible d’aider les gens autour de soi.

Laura Tsafack

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