Trouver mes entretiens… Pas si facile que cela

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Photo prise par Samar Skaiki

Pour notre travail sur la crise migratoire, mon groupe et moi avons immédiatement choisi de nous intéresser à l’histoire et donc la trajectoire de ceux qui ont quitté leur pays pour la Belgique, pour différentes raisons, sans obtenir l’autorisation d’y rester. Après un premier refus, la plupart d’entre eux tentent une deuxième demande de régularisation tandis que d’autres présentent un recours à leur refus sans connaitre la durée qu’une réponse va leur coûter.

Pour notre enquête, ma partie de travail consistait surtout à effectuer trois entretiens individuels. Cela paraissait simple : trouver trois refugiés qui ont connu au moins un refus à leur demande d’asile et qui accepteraient de partager leur histoire lors d’une interview construite autour de différents thèmes regroupant chacun plusieurs questions.

Mais en réalité, ce travail s’est avéré être plus compliqué qu’il n’en avait l’air. En effet, approcher les migrants dans les centres fermés n’était pas autorisé ou nécessitait une inscription minutieuse sans garantie de retour positif. Que ce soit le centre d’accueil de Florennes, du Petit Château ou encore de Jodoigne, que j’ai contactés maintes fois, tous ont réagi de la même manière. Et même lorsqu’il était possible d’aborder les migrants, en l’occurrence à la Maison des Migrants, j’ai été confronté à plusieurs refus ; beaucoup ne veulent pas parler ni être enregistré et ont surtout peur de faire confiance.

Ceci est l’uns des détails à m’avoir marquée lors de ma recherche. Ces migrants semblent avoir envie de partager leur histoire, d’être écoutés en espérant recevoir une aide ou une information utile, ou tout simplement ont envie de se vider. Mais la méfiance pousse la plupart d’entre eux au silence, surtout ceux qui ne sont pas en Belgique depuis longtemps et qui ne se sentent pas familiers ni en confiance avec leur entourage.

Heureusement, après de nombreuses visites à la Maison des Migrants et une certaine familiarisation avec les résidents, j’ai finalement eu la chance d’effectuer cinq entretiens dont chacun porte sur une histoire particulière et une situation différente. Lors de ma première venue au centre, avec certains membres de mon groupe, l’un des responsables nous a emmenés pour une visite guidée de la maison. Cette visite m’a également touchée : j’y ai vu bien plus qu’un endroit où les résidents peuvent dormir et manger. En effet, il y a des pièces destinées à la coiffure, aux dons des vêtements, aux jeux pour les enfants, au théâtre et bien plus encore. Les responsables, aidés par les résidents, tentent de faire de ce centre un toit chaleureux et convivial. De plus, je suis retournée plusieurs fois afin de me familiariser avec l’endroit et les résidents, notamment lors des tables d’hôte, organisées tous les jeudis et ouvertes au grand public. Connaître l’endroit m’a permis de me rapprocher du personnel et des résidents,  pouvoir les observer et essayer de deviner d’où ils peuvent bien venir et quelle est leur histoire.

Samar Skaiki

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