Conversations à l’extérieur et à l’intérieur d’une association

Le parcours d’intégration revêt des défis en matière d’intégration qui diffèrent d’une association à l’autre. Les associations agrégés par la Cocof et qui se chargent de ce parcours d’intégration, s’engagent à suivre la ligne directrice de ce parcours. Tout à la fois, elles ont une marge de manoeuvre qui se transpose dans leurs différentes activités. J’ai pu observer cette marge de manœuvre au sein de l’association Arthis, une association belgo-roumaine qui est chargée de ce parcours d’intégration depuis bon nombre d’années.

Lorsque j’attends devant la porte de l’association pour rentrer et commencer mes entretiens, une femme m’approche en me demandant si je travaille dans cette association. En lui disant que non, elle m’explique pourquoi ce matin-là, elle est venue s’intéresser aux services que la maison Arthis propose. Ensuite, elle enchaîne sur comment elle a trouvé cette association. Elle me parle de ses amies qui ont suivi des cours de français et qui ont pu décrocher un travail grâce aux séances d’informations et aux différents ateliers proposés. En outre, « elle ne veut pas faire d’éloges », elle veut juste me dire que si je veux suivre des cours en français ou même en savoir plus sur mes droits en tant qu’immigrante, ici, c’est le bon endroit. Elle est venue avec son fils, qui a 15 ans et qui a besoin de cours de français. Mais elle a besoin que ses documents soient traduits en français, pour qu’elle puisse débuter le processus de mise en règle avec tous les exigences belges.

Après cette conversation, j’entre et j’ai l’impression d’interrompre le cours de français. L’ambiance est très détendue et « les élèves », les immigrés qui suivent ce cours, sont tous très attentifs et participent vivement au cours. J’entre dans le bureau de la secrétaire, qui m’accueille chaleureusement et commence à m’expliquer comment cette association est née et quelles sont les différentes activités proposées. Elle évoque aussi les différents défis que l’association rencontre : «  la lutte contre le racisme, la lutte contre les préjugés, faire connaître les lois, augmenter l’autonomie linguistique pour avoir accès à un métier, etc. ». Dans un premier temps, on pourrait s’imaginer que toutes les associations font face aux mêmes défis et aux mêmes situations en ce qui concerne ce parcours d’intégration. Par contre, il se révèle que chaque association fait face à une variété des défis qui changent en fonction de chaque individu. Cette association se donne aussi comme défis d’aider les enfants à augmenter leur capacité d’expression, de réaliser des ateliers qui les aident à former leur personnalité. L’objectif est de « briser l’isolement » en réalisant des groupes où les individus doivent apprendre à collaborer.  Il y a ce désir d’aider les individus à s’immerger dans la société belge, néanmoins, dans un premier temps, ils aident à dépasser les disparités engendrées par un manque de capitaux financiers et culturels et à surmonter le blocage social que peut créer la pauvreté.

J’attends que le cours de français finisse pour parler à une des professeures et lui expliquer ce que je veux faire au sein de l’association et le but de cette enquête que je dois réaliser. Le cours fini, j’entends des remerciements et des pourquoi il sera difficile pour quelques « élèves » d’arriver au cours prochain : ils sont à la recherche d’un emploi et ils auront des entretiens. Ces élèves ne connaissent peut-être pas la définition officielle du « parcours d’intégration », mais ils donnent l’air de bien savoir que cette association et les cours qui y sont donnés faciliteront leur intégration dans la société belge.

                                                                             Elena Giorgiana Lupu

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *