Au fil des interviews des professeurs enseignant à des primo-arrivants, des coordinateurs DASPA (Dispositif d’Accueil et de Scolarisation des Primo-Arrivants) et des directeurs d’écoles comprenant des classes DASPA, certains aspects problématiques de ce dispositif revenaient sans cesse dans les discussions. Cet article sera donc consacré à évoquer les manquements majeurs du dispositif selon le corps professoral.
Le problème le plus récurrent est la durée de séjour des étudiants dans une classe DASPA, elle va de 12 à maximum 18 mois pour apprendre et maîtriser le français. La plupart de ces élèves n’ont aucune notion de français, la durée d’apprentissage est donc beaucoup trop courte selon la plupart des enseignants. Certains établissement, comme Cardinal Mercier, doivent donc en ressortir à organiser du coaching pour les ex-élèves DASPA pour pouvoir leur faire atteindre le niveau nécessaire à la bonne continuation de leur éducation.
Un autre problème souvent évoqué est le manque de formation spécifique à l’enseignement des primo-arrivants. Bien que les enseignants donnant cours en classes DASPA reçoivent une formation, notamment le FLE pour les professeurs de français, ils ne reçoivent pas de formation pour faire face aux problèmes plus particuliers de ces enfants. Ce sont parfois des enfants en provenance de zone de guerre, le contact est parfois difficile et une formation sera un plus pour mieux leur enseigner.
Comme expliqué précédemment, certains de ces enfants arrivent directement de zones en plein conflits armés, changer de pays est déjà difficile, ils doivent parfois recommencent l’école après plusieurs mois voire plusieurs années d’absences et ce dans une langue étrangère ! Pour beaucoup, le PMS n’est pas suffisant, il manquerait donc au DASPA l’instauration d’une cellule psychologique dans chaque école, dédiée aux primo-arrivants, pour palier à ces traumatismes au plus vite et faciliter leurs scolarisations.
Il n’y a pas assez d’accompagnement pour les enseignants du DASPA, leur charge de travail est bien plus grande compte tenu de la situation particulière de leurs élèves. Les enfants viennent souvent avec des documents de leurs parents que les profs doivent remplir, ou encore, comme l’explique une professeure à Cardinal Mercier, ils vont souvent accompagner leurs élèves chez le médecin ou encore le psychologue. Les professeurs rencontrent aussi des difficulté à s’entretenir avec les parents qui parlent peu le français. Comme l’explique un coordinateur DASPA à l’institut de la providence « il existait avant un service de traducteurs du CIRE pour venir aider l’école mais maintenant qu’il n’y a plus d’argent ce n’est plus le cas ». Les professeurs sont donc obligés d’avoir recours à du volontariat pour parler aux parents de leurs élèves. Malgré l’aide de certaines associations, les professeurs sont débordés de travail.
Une autre difficulté est le budget alloué aux écoles, les élèves du DASPA nécessite du matériel spécialisé et donc de nouveaux investissements, mais les pouvoirs publics sont très lents à allouer l’argent aux écoles. Les écoles en arrivent donc à recourir à des fondations, comme la fondation Roi Baudouin, pour recevoir des fonds.
Il existe évidement d’autres problèmes liés au DASPA mais ceux-ci ont été les plus abordés dans les discutions qu’ont eu mes collègues et moi même. Bien que le système du DASPA présentent de nombreux avantages à l’intégration des enfants primo-arrivants, il reste néanmoins quelques problèmes à pallier pour parfaire l’accueil de ceux-ci.
Hadrien Velazquez