Dissuader plutôt qu’aider ?

Un des principaux objectifs de l’UE est de promouvoir les droits de l’homme, aussi bien dans l’Union que dans le reste du monde[1].

Depuis l’été 2015, des milliers de migrants cherchent refuge en Europe ; conséquence de la crise humanitaire mondiale due au conflit syrien. Devant ce phénomène important de flux migratoire, l’Union européenne accueille-t-elle ces réfugiés les bras ouverts ? Des exemples montrent plutôt une tendance à en limiter l’accueil.

En plus des quotas insuffisants de migrants que chaque Etats Membres doit recevoir, depuis fin octobre 2015, le gouvernement Belge, et plus particulièrement le secrétaire d’Etat à l’asile et la migration, M. T. Francken a mis en place une campagne de dissuasion semblant vouloir inciter les migrants à renoncer à la demande d’asile en leur soumettant une projection négative du processus de demande d’asile.

Le gouvernement belge ne force pas les réfugiés à rentrer chez eux, mais pose un cadre peu accueillant et peu favorable à une vie humainement digne. De nombreux réfugiés préfèreront finalement repartir vivre dans leur pays, auprès de leur famille et ce malgré la guerre et les risques de celle-ci.

La campagne de dissuasion visait tout d’abord les réfugiés Irakiens qui représentaient 47% des réfugiés[2]. Par la suite, cette campagne, s’est étendue à tous les demandeurs d’asile. Dans cette lettre, l’accueil Belge est dépeint comme insuffisant et limité dans le temps. Rappelons que dans son article 33, la Convention de Genève sur le statut de réfugiés de 1951, dit qu’un gouvernement ne peut expulser ou renvoyer un réfugié vers son pays si ce retour peut le mettre en danger. De plus, elle réitère l’obligation pour le pays d’accueil de traiter le réfugié de façon digne, avec « le même traitement que ces nationaux »[3].

Bien sur le gouvernement ne force pas les réfugiés à rentrer chez eux. Beaucoup de réfugiés vous diront qu’ils préfèrent finalement repartir vivre dans leur pays, dans une ville qu’ils connaissent. Mais ces campagnes ne créent pas non plus une atmosphère accueillante qui encouragerait ces derniers à rester en Belgique, à l’inverse, elles pourraient inciter certains à rentrer dans leur pays où ils courent un risque.

Bien que signataire de la Convention de Genève, la Belgique ne semble pourtant pas coller aux valeurs de cette dernière. Heureusement, des institutions comme le CIRE (coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers) ou Myria, le Centre fédéral de migration s’insurgent et ainsi, une plainte a été émise le 8 mars 2016 contre le gouvernement Belge auprès de la Commission Européenne[4]. Les pays de l’Union Européenne, toujours garants d’accueil et de droits de l’Homme ?

Clémence Plesse

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[1] http://europa.eu/about-eu/basic-information/about/index_fr.htm, visité le 17 avril 2016

[2] http://www.europe1.fr/international/belgique-sur-facebook-un-ministre-tente-de-dissuader-les-refugies-irakiens-2521097, visité le 17 avril 2016

[3] Article 24, Convention de Genève, 1951

[4] http://www.lesoir.be/1143497/article/actualite/belgique/2016-03-08/migrants-myria-centre-federal-migration-porte-plainte-contre-l-etat-belge, visité le 20 avril 2016

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