Vendredi dernier, dans le cadre de notre enquête, j’ai rencontré Marie-Hélène, 43 ans, juriste et mère, qui a accueilli deux réfugiés pour une nuit. Au cours de notre discussion, elle m’explique qu’une de ses chambres est réservée pour AirBnB, qu’elle aime accueillir des gens d’horizons différents, qu’elle-même a beaucoup voyagé. Elle trouvait ça normal qu’une personne veuille quitter son pays d’origine pour s’installer dans des contrées lointaines, et parlait de son refus d’une « Europe forteresse ».
Je me suis alors rendue compte du nombre important de gens que je connaissais et qui avaient voyagé, s’étaient installés hors de l’Europe pour 6 mois, 1 an, une vie. Comme me le disait Marie-Hélène, ça semble normal de pouvoir voyager.
Et pour cause, La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme spécifie notamment, dans les articles 13 à 15, que tout personne a le droit de circuler librement, de quitter tout pays, de bénéficier de l’asile en d’autres pays si elle est persécutée mais surtout, personne ne peut être privé de son droit à changer de nationalité.
Si les Droits de l’Homme ont été adoptés par les Nations-Unies, c’est pour éviter qu’ils soient bafoués, sous aucun prétexte, pour prévenir les horreurs que l’histoire nous a déjà montrées.
Je remercie les personnes que j’ai interviewé pour m’avoir montré cette facette empathique de l’humain, cette ouverture à l’Autre malgré les appréhensions. Mais ces belles rencontres ne font que mettre en exergue la colère que je ressens envers tous ceux qui renient ces droits universels lorsqu’ils les dérangent, qui n’en font référence que lorsque cela les arrangent, qu’ils soient politiciens ou simple citoyen. Ces droits ne sont pas à prendre à la légère, ils représentent nos libertés à tous. Que ferions-nous dans notre si belle Europe si nous en étions privés ?
Nous désirerions que d’autres se lèvent pour les défendre.
Eleanor Roosevelt avec la Déclaration des Droits de l’Homme en français. Origine: https://flic.kr/p/bNj1sP
Laëtitia Coucke