La vie est pleine de surprises. De bonnes, comme de mauvaises. Je n’arrive pas à dire dans quelle catégorie s’inscrit ma rencontre avec Mamadou, ce jeune malien de 19 ans que j’ai eu l’occasion d’interviewer dans le cadre de mon enquête de terrain sur la crise migratoire.
Après avoir été menacé par les fanatiques islamistes et après que son frère se soit fait assassiner, Mamadou a décidé de fuir son pays pour sauver sa peau. Après plusieurs péripéties, il est arrivé à Bruxelles, seul et sans-papier. Sa demande d’asile ayant été refusée, il a atterri à la Maison des Migrants, sans aucun contact, sans aucune perspective d’avenir. Complètement désemparé… déboussolé.
Je dirais que notre rencontre est une mauvaise surprise car rencontrer des personnes si jeunes, si seules, sans cesse en danger nous met, nous, petits étudiants confortablement installés, profondément mal à l’aise. Cela nous fait nous sentir complètement impuissants face à ces réalités méconnues. Et nous n’aimons pas cela, nous n’y sommes pas habitués.
Mais d’un autre côté, cette rencontre est une bonne surprise. Grâce à ces interviews et grâce à cette enquête de terrain, nous sommes forcés d’ouvrir les yeux sur ce qui se passe dans notre pays. Cela nous force à prendre nos responsabilités et à découvrir l’autre face de la crise migratoire. Tous les jours, des jeunes de notre âge arrivent en Europe parce que leur vie est menacée. Au lieu de les rejeter et de les étiqueter, nous devrions les aider et réagir face aux injustices du système.
Marine Poliart