Saviez-vous que la Belgique est classée dans le top 3 des pays de l’UE où la discrimination face à l’embauche est la plus importante? Des études menées par le monitoring socio-économique belge, Eurostat, ou encore, le FRA (European union agency for fundamental rights) ont toutes tiré le même constat : les Belges sont davantage favorisés à l’embauche que les personnes issues des pays non-UE (notamment les maghrébins et les africains). En termes de chiffres : 75% des belges trouvent un emploi en Belgique, contre moins de 50% des personnes d’origine maghrébine, africaine ou provenant d’un autre pays hors de l’UE. Par ailleurs, la Belgique est le pays de l’UE où les écarts de revenus entre immigrés et non-immigrés sont les plus importants. Les causes sont multiples et parfois complexes. Certains déplorent la mauvaise qualité de l’enseignement auquel les personnes issues des pays non-UE ont le plus facilement accès. D’autres, les problèmes linguistiques, ainsi que la structure du marché de l’emploi en Belgique, réputée pour être très fermée aux personnes étrangères. Certes, il est intéressant de noter que depuis 2007, trois lois anti-discrimination sont entrées en vigueur pour interdire et punir la discrimination notamment dans le cadre de l’accès à l’emploi.
Face à ces constats, je me suis posé la question suivante : existe-il des associations ou organisations à Bruxelles qui œuvrent en faveur de l’intégration des étrangers dans le marché du travail?
La réponse est oui. En tant qu’élève-enquêteuse sur la crise des réfugiés, j’ai eu la chance d’entrer en contact avec quelques-unes de ces associations à Bruxelles. Ma première découverte a été le CIRE, une ASBL belge qui s’occupe depuis 60 ans des demandeurs d’asile, des réfugiés et des étrangers avec ou sans titre de séjour. Elle offre plusieurs services pour venir en aide aux plus vulnérables: des écoles de français, des structures d’accueil pour les demandeurs d’asile, des logements, ou encore, des équivalences de diplômes. Elle travaille également avec 24 associations qui sont membres du CIRE (citons par exemple, Amnesty international, convivial, caritas, médecins du monde, etc.) ce qui laisse voir l’ampleur du réseau. Pour en savoir plus, il est possible de consulter leur site web ici ! Toujours dans ma recherche d’associations actives dans ce domaine, j’ai découvert que Actiris proposait un plan « diversité » aux entreprises. Plus concrètement, sous l’impulsion de la région de Bruxelles-Capitale qui a mis en vigueur des ordonnances relatives à l’intégration en 2008, Actiris promotionne cette initiative à travers son plan diversité. Actuellement, on compte une petite cinquantaine d’entreprises belges qui aurait reçu le label diversité. Initiative intéressante ! Si vous voulez en savoir plus sur les résultats, vous trouverez des informations ici et ici aussi ! Finalement, de fil en aiguille, je suis tombée sur Duoforajob, association belge très récente (elle a été créée en 2012) qui s’occupe de l’insertion socio-professionnelle. Grâce à des binômes « senior-chercheur d’emploi » constitués pour une période de 6 mois, les personnes rencontrant des difficultés à trouver un emploi, à cause de leur origine ethnique ou de leur âge, sont encadrées et accompagnées. Bref, ce sont des experts dans les problématiques de l’intégration et des inégalités sociales !
Une chose est sûre, cette enquête m’a montré que la solidarité et l’entraide existent bel et bien en Belgique. Je ne peux que souhaiter que ces organisations continuent à gagner de l’influence dans la lutte contre la discrimination à l’emploi. Qui sait, la Belgique perdra peut-être son bonnet d’âne dans quelques années ?
Leonor de la Vega