Bien que la difficulté d’obtenir des entretiens dans le cadre du retour volontaire se fit sentir, un élément étonnant consista en l’accessibilité des personnes une fois l’entretien établi. Que ce soit chez Fedasil, Caritas International ou encore à l’OIM, la volonté d’informer toujours plus sur les procédures, les contacts et les résultats étaient plus que présents. Fedasil nomme même cela comme l’une de ses principales activités : informer tout agent susceptible d’être en contact avec des migrants pouvant bénéficier de ce programme. Il était également nécessaire pour eux de corriger cette image négative du programme. En effet, que ce soit les médias ou encore les travailleurs sociaux, principalement au début, ceux-ci voient, ou voyaient, le programme de retour volontaire comme un souhait de renvoyer le plus de migrants possibles chez eux, ce qui constituerait un aveu de faiblesse et d’échec dans le domaine de l’intégration des migrants sur le sol national belge. Ce programme serait également vu comme très lié au CGRA ou à l’Office des Etrangers et permettrait donc l’organisation des retours forcés. Non, nous ont-ils tous dit : « […] on n’est pas du tout impliqués […] que ce soit en Belgique ou de manière globale dans les retours forcés »[1]. Le retour volontaire est un programme mis en œuvre uniquement suite à une demande explicite du migrant. En outre, tout type de migrant peut faire la demande, qu’il soit demandeur d’asile (toujours en cours), demandeur d’asile débouté, ou encore migrant sans papier. Pour finir, il est également important de noter que ce programme, au-delà des a prioris, aide les migrants à acquérir une perspective d’avenir dans un pays familier qu’est leur pays d’origine. Que ce soit vendeur d’essence pour des bateaux de pêche, coiffeur, vendeur dans un food truck sur le marché, tous ont trouvé une reconversion grâce à ce programme. En 2014, comme vous pouvez le voir dans le schéma ci-après, 1 405 personnes ont bénéficié de l’aide à la réintégration contre 3 587 pour le retour volontaire – « simple » -.
Graph: Bilan 2014, Fedasil.
Longtin Marine
[1] Entretien Géraldine d’Hoop (OIM), 12 avril, p.3