Dans notre focus-groupe néerlandophone pour lequel j’ai été modératrice, deux participants complètement différents étaient présents. Au début, il est normal de ne pas avoir des préjugés envers les participants. Mais j’avoue que j’ai été en premier lieu impressionnée par une participante qui est arrivée environ une demi-heure en avance avec un classeur plein des documents de recherches qu’elle avait faites sur le thème de notre discussion. Tout d’abord, j’ai admiré son courage et sa motivation qui l’ont poussée à faire des recherches et à venir tôt pour se préparer. Elle était stressée comme si elle devait passer un examen et j’avais l’impression qu’elle voulait nous demander le genre de questions qu’on allait poser pour qu’elle se prépare au mieux pour les questions. Bref, c’était au début de la discussion. Personnellement, au début, j’étais très impatiente d’entendre sa contribution.
Au début de la discussion, il est logique de ne pas savoir ou de ne pas connaître qui a des connaissances sur le sujet, mais en principe tout le monde participait et donnait son opinion sur les questions posées. L’un des participants qui m’a marquée est un participant qui n’était sûr de rien dans tout ce qu’il disait. Il a avoué qu’il ne connaissait rien au sujet et qu’il ne voyait pas comment il allait mieux connaitre le sujet alors qu’il n’a jamais été en contact avec des migrants ou réfugiés, d’autant plus qu’il ne s’intéresse pas spécialement aux médias. De ce fait, il disait ce qu’il pensait selon ses connaissances limitées et il était conscient de son ignorance. Il avait toujours tendance à commenter sur les idées des autres dans la discussion, sans donner sa propre opinion.
L’autre personne qui m’a marquée est cette participante que j’ai déjà citée au début de ce billet, celle qui était bien préparée à l’avance. Elle était très active et très confiante de ses réponses et avait toujours une opinion sur tout. De plus, elle montrait son intérêt pour le sujet. Elle parlait beaucoup de son expérience personnelle parce qu’elle avait déjà voyagé dans plusieurs pays. Elle voulait faire une comparaison entre son expérience personnelle et l’expérience des migrants quand ils arrivent en Belgique ou en Europe.
Pendant la discussion, je pouvais remarquer une grande différence entre ces deux participants parce l’un était complètement impliqué dans la discussion et était vraiment enthousiaste tandis que l’autre était très calme et sûr de rien. Par contre, ce qui a rendu la situation très fascinante et impressionnante, c’est le résultat final. Personne ne connaissait mieux le sujet que les autres. Et concernant mes deux participants, à la fin de la discussion, je me suis rendu compte que les deux avaient les mêmes connaissances du sujet malgré les différentes manières d’exprimer leurs opinions pendant la discussion. Ce qui était impressionnant chez la participante était sa façon de s’exprimer avec confiance, ainsi que la façon dont elle montrait des émotions en exprimant son opinion. C’est ce qui donnait l’impression d’une implication dans le sujet. Cependant, j’ai fait un constat sur les deux. L’autre participant était conscient de son ignorance et a avoué dès le début qu’il ne connaissait rien au sujet et qu’il n’avait même pas cherché à savoir ou à faire des recherches sur le sujet avant de venir, à l’inverse de l’autre participante.
Claudia Mbonimpa