L’Union européenne est perçue depuis de nombreuses années comme une terre prospère et paisible. Les migrations vers nos pays ont donc toujours été importantes que ce soit pour des raisons économiques ou politiques. Cependant celles-ci ont augmentées ces dernières années suite à l’intensification des conflits au Moyen-Orient, en Syrie notamment. Parmi ces migrants, de nombreux enfants ayant besoin de retrouver, voire de prendre, rapidement le chemin de l’école et de l’apprentissage une fois arrivés dans un nouveau pays. Cette adaptation/intégration à une nouvelle école, une nouvelle langue, une nouvelle culture, de nouveaux camarades de classes, de nouveaux professeurs, n’est pas chose aisée pour ces derniers.
Nous nous sommes donc intéressés à l’intégration des primo-arrivants dans les écoles bruxelloises. Ainsi notre question est la suivante: comment les enseignants participent concrètement à l’intégration d’enfants primo-arrivants dans les écoles primaires bruxelloises ?
Dans le cadre de cette enquête, nous nous sommes rendus dans deux écoles du nord de Bruxelles :
- L’une suivant le programme DASPA (Dispositif d’accueil et de scolarisation des élèves primo-arrivants) : l’école fondamentale annexée Bruxelles 2.
- La seconde accueillant des primo-arrivants sans passer par le programme DASPA : l’école Saint-Michel à Jette.
Dans ces deux écoles, nous avons eu la chance de pouvoir réaliser une journée d’observation ainsi qu’un entretien avec plusieurs professeurs que l’on appelle focus-groupe. Nous leur avons posé différentes questions, notamment sur leur ressenti par rapport à ces enfants, à leur rôle vis-à-vis de ces derniers. Mais aussi par rapport à leur formation, aux procédés utilisés pour intégrer ces enfants dans l’école et plus largement dans le système scolaire, ou encore si la « crise migratoire » avait changé quelque chose dans leur travail.
Ces deux écoles ont un fonctionnement différent, que ce soit au niveau des subsides, des méthodes utilisées ou des moyens mis en place. Par exemple, dans l’une, les primo-arrivants ont leur propre classe, dans l’autre, ils sont intégrés directement dans une classe « normale » avec des cours supplémentaires afin de combler leurs lacunes. Des méthodes différentes donc, mais pour un but commun : faciliter l’adaptation/intégration de ces enfants dans l’école et la société, les voir s’ouvrir et s’épanouir sans pour autant mettre de côté leurs origines.
Marius Bihel , Joaldo Dominguez, Jun Liu, Silvia Simeoni et Coline Van Deursen