Fenêtre sur l’intégration par le travail

 

« Les enfants d’Adam » – Saadi, poète persan du XVIIIe s. Poème figurant à l’entrée du siège de l’ONU à New York.

Février 2016. Nous sommes réunis à Solvay pour discuter de la thématique du cours de Méthode d’enquête de terrain de cette année. Nous sommes très vite fixés ; nous parlerons de la crise des migrants. Chaque groupe analysera un aspect bien particulier du problème. Pour notre part, il s’agira de l’intégration par le travail. Notre objectif est de comprendre dans quelle mesure l’activité professionnelle aide les personnes issues de l’immigration à s’intégrer.

Dans cette perspective, nous sélectionnons quatre associations dont le travail consiste précisément à aider les réfugiés à s’insérer socio-professionnellement : Caritas, CIRE, Actiris et Convivial. Les deux Charlotte et Thomas se concentreront sur Caritas ; Nazanin et Leonor sur CIRE et Actiris et Floriane sur Convivial. Nous décidons à la fois de faire de l’observation dans les locaux de Caritas et de mener des entretiens semi-directifs dans les autres. Les personnes ciblées sont les travailleurs ayant un passé d’immigration, les travailleurs n’en ayant pas et les responsables des associations. De cette manière, l’analyse se fera en trois niveaux et permettra la comparaison entre les différents témoignages et points de vue.

Mars – Avril 2016. Quelques semaines plus tard, les Charlotte commencent leur observation dans le projet Housing Café organisé par Caritas à Liège. Accueillis par une bonne odeur de café et de biscuits, les réfugiés y viennent dans l’espoir de trouver un logement. Tout le monde s’installe autour des tables et là commence activement la recherche. Toutefois, il s’avère très vite qu’avoir un travail est presqu’indispensable pour arriver à cette fin. En effet, les propriétaires exigent souvent que les réfugiés leur donnent des garanties financières que seul un emploi peut procurer─ l’aide du CPAS n’étant malheureusement pas toujours suffisante. Nous en concluons que le travail est la clé de l’intégration, ou du moins en est un bon début.

Quant aux entretiens semi-directifs, ils se déroulent parallèlement au sein des associations concernées. Grâce à un questionnaire balayant plusieurs aspects de leurs vies (parcours scolaire et professionnel, motivations par rapport à leur travail actuel, passé d’immigration et étapes d’intégration), les anciens réfugiés, maintenant actifs professionnellement, nous aident à mieux comprendre les étapes de l’intégration.

Les semaines passent et les entretiens se poursuivent. L’heure est maintenant venue d’interroger les travailleurs belges sans passé d’immigration qui nous confirment l’importance du travail sur la voie de l’intégration. Une caractéristique nous interpelle : nombre de ces personnes ont vécu une expérience marquante qui leur a ouvert les yeux sur les réfugiés et leur a fait dépasser leurs préjugés. Ils se sont donc sentis investis d’une mission et ont voulu s’impliquer davantage dans cette cause.

Enfin, nous interrogeons par téléphone Bruno Gillain, le responsable de Convivial. Ainsi se conclut la première partie de notre enquête. Ne reste plus maintenant qu’à préparer la conférence et à rédiger notre rapport final présentant le fruit de nos recherches.

de la Vega Leonor
Mauquoy Charlotte
Nejati Nazanin
Regnier Thomas
Rocrelle Floriane
Uher Charlotte